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La ronde des verbes

Perdre un aimé : enfant, parent, conjoint, frère, sœur, très proche... 
Couler, sombrer, toucher le fond, désespérer, 
Survivre avec le stigmate du suicide, tenter de survivre... 
Appeler au secours, essayer d’apprivoiser la mort, l’absence, 
Se heurter à la solitude, éprouver la peur, faire peur, souffrir, souffrir, souffrir…

Désirer rencontrer d’autres « comme soi », 
Comme si c’était possible ! 
Est-ce possible ?...

Chercher, lire, demander, téléphoner. 
Vouloir mourir. Vivre ou mourir mais ne plus survivre... 
Alors oser...

Entrer dans un groupe, appréhender, craindre de craquer… 
Oser craquer, pleurer, parler, oser dire, écouter, pleurer encore. 
Ensemble crier « Pourquoi ? Pourquoi ? », se mettre en colère, 
culpabiliser, respecter, ne pas juger, entendre. 
Puis faire miroir, oser proposer, chercher un sens, tâtonner.

Ecouter l’autre, se savoir compris, se sentir semblables, se sentir différents.

Enfin, lentement, sortir de soi, ouvrir son cœur, se remettre en cause, 
Faire face à l’insupportable, s’accepter pauvre, relever la tête, 
S’entraider pour avancer, s’écouter, s’entendre au-delà des larmes, 
Etre en lien dans la souffrance.

Savoir que c’est pour la vie, mais oser entrevoir un espoir, 
Oser recommencer à vivre, faire un tout petit pas, 
Commencer à apprivoiser l’absence.

D’après Annick Ernoult Co-fondatrice de l’association “Choisir l’espoir”, elle est également animatrice et formatrice au “Centre François-Xavier Bagnoud”. Elle a publié “Apprivoiser l’absence” aux éditions Fayard (1992).