J'avais 8 ans quand mon grand-père s'est suicidé...
Antigone
Aujourd'hui, j'en ai 42. A l'époque, on a voulu me protéger en me disant simplement : « Pépé est mort ». Mon entourage a alors imaginé que me préserver signifiait me cacher la vérité. C'était il y a 34 ans. Ma mère ne voulait pas que je sache. Jamais. En même temps, c'était son père... Mais, moi, du haut de mes 8 ans, je n'étais ni sourde ni aveugle. J'entendais les conversations des adultes qui parlaient à mots couverts après l'enterrement. Et le “secret de famille” est vite devenu un secret de polichinelle pour moi. En dépit des efforts de ma mère, je savais. J'avais compris. Mais compris quoi au juste ? Pépé s'était suicidé, mais je restais seule face à mes questions : « Comment ? Pourquoi ? Pourquoi ? ». J'aurais tant voulu comprendre, mais comment interroger ses parents quand eux-mêmes n'en parlent pas ? Les mots restent en travers de la gorge et n'arrivent pas à sortir... Alors, quand on est enfant, on fouille, on cherche, on ouvre un tiroir quand Mémé est occupée à faire la cuisine et on essaie, à partir de bribes de courriers lus ici ou là, de reconstituer les pièces du puzzle... Sauf que, plus tard, beaucoup plus tard, des années plus tard, quand on devient soi-même parent, on comprend pourquoi Maman n'a rien dit, rien expliqué, car même Maman ne savait peut-être pas pourquoi son Papa à elle s'était suicidé... Terrible constat... Et une autre réalité que je refusais de voir s'est à la fois petit à petit et brutalement imposée à moi : je ne saurai jamais les raisons profondes de son geste. Non, non, non... Je ne peux pas accepter de rester sans réponse. Mais seul Pépé a la réponse et il l'a emportée avec lui ! Alors, un torrent de larmes m'envahit à nouveau... Et, à plus de 40 ans, je comprends enfin qu'il faut que désormais j'accepte cet état de fait... C'était sa décision à lui de partir... Sa décision et non la nôtre... À moi maintenant d'en faire mon deuil et de la respecter... Car c'était mon Pépé, et, malgré son suicide, je l'ai toujours aimé... Si vous aussi, vous avez vécu une histoire similaire à la mienne, n'hésitez pas à me faire partager votre vécu et votre ressenti, car échanger permet toujours d'avancer !
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Danou
Mon mari s'est suicidé il y a 10 ans. Nos enfants avaient à l'époque 4 et 6 ans. Nous avions tout pour être heureux. La question "pourquoi" reste pour nous aussi sans réponse. Après de longues réflexions, je pense que personne ne peut trouver de réponse à cette question, et même pas mon mari si je pouvais lui poser la question. Je pense que c'est n'est pas réellement une décision prise en toute conscience mais plutôt un état d'esprit à un instant T qui pousse une personne à passer à l'acte. La question "pourquoi" que l'entourage ne cesse de poser après le suicide d'un proche est très perturbante. En effet, cette question culpabilise les proches puisque eux-même n'ont pas dé réponse et n'ont rien vu venir. Qu'aurais-je pu faire pour éviter son suicide? Est-ce que j'ai dit ou fait quelque chose qui l'a poussé à se suicider? Et là encore, après avoir beaucoup réfléchi, j'ai compris que ce n'était pas son environnement au moment de son décès qui lui provoquait un mal-être insurmontable mais sans doute un mal en lui qui le rongeait depuis très longtemps et qui n'était plus supportable pour lui. Je sais qu'il nous aimait, qu'il aimait sa famille et ses amis. Pour pouvoir avancer après ce drame, je me suis dit que nous allions le faire vivre à travers nous et pour ce faire, nous devions être heureux. Alors même si ça demande beaucoup d'efforts, nous avons continué sans lui. Les premiers temps sans lui ont été bien difficiles. Mais nous avons quand même réussi à continuer nos vies : fêter les anniversaires, partir en vacances, se retrouver en famille. Bref, nous avons fait en sorte qu'il soit fier de nous. Je souhaitais vous conseiller un livre qui m'a beaucoup aidé à surmonter ma culpabilité, ma colère et ma tristesse. Il s'agit de "Après le suicide d'un proche" de Christophe Fauré. Ce livre m'a permis de comprendre que rien ni personne ne peut empêcher un suicide. Pour terminer, une petite citation d'André Malraux : "Une vie ne vaut rien mais rien ne vaut une vie".
Bourguignon
Quoi peut comprendre la souffrance d un etre
Isabelle
bonsoir mon compagnon s'est suicidé le 21 novembre 2018 en se plaçant devant un train c est vraiment très dur depuis je me sens vraiment pas bien je suis perdue il me manque trop ma vie n est plus du tout comme avant ma vie n a plus aucun sens je n est plus envie de continuer sans lui je n est plus goût à rien je ne m attendais pas du tout vivre une telle horreur un jour c est un cauchemars la vielle au soir je l ai eut au téléphone rien ne me paraissait étrange il m a dit bonne nuit bisous je t aime mon coeur je rentre demain et le lendemain matin à 9h30 la police est venue chez moi m annoncer qu il avait mit fin à ses jours je me demander ce qu'il m arriver je ne pouvais pas y croire je l l'aime tellement je regrette de ne pas lui avoir dit plus souvent c est dur de perdre une personne que l on aime encore son absence me fait énormément souffrir
camille
Mon époux s'est suicidé en 2017. Difficile de faire son deuil. Il faut lutter pour faire face. Le monde s'écroule et la vie sociale aussi. On a honte car nous ne sommes plus regardés de la même façon. Je ne ressens pas de culpabilité mais un handicap à revoir celles et ceux que je voyais "avant". Et puis, autant il y a une compassion sincère face à un décès consécutif à une maladie ou un accident mais pas après un suicide. Tout est rompu et c'est mortifère. Plus de deux ans après cet acte terrible, j'ai l'impression de naviguer en eaux troubles. Je vis au jour le jour avec peu ou pas de repères. Quoi faire ??
Ka1981
Bonsoir a tous! Je me retrouve un peu dans vous tous ! Mon mari s est suicidé le 22 juillet dans notre maison, la nuit c est moi qui l ai retrouvé j ai cette image dans la tête elle me hante. Il venzit de fêter ses 40 ans. Il laisse 3 enfants 10 7 et 2 ans. Je mexsens seule abandonné face a toutes responsabilités familliales et financières.je passe par de nombreuses phases la colere la haine la pitié! Je ne comprends pas son geste! Il me manque tellement je ne vois pas d issue possible, je ne vois pas l avenir sans lui. Je ne pense plus a moi je ne vis que pour mes enfants. Je faos la forte devant eux et m effondre seule. Je ressens ausdi de la honte ce regard des gens qui n est plus le meme! Comment faire pour vivre avec ca !??
Monamour
Mon compagnon c est donné la mort a cause d une femme, il se serait jeté par la fenêtre, mais beaucoup d d'imvraisemblance dans les auditions, je suis complètement perdue, triste amère, en colère, je passe par toute sortes d émotions et dans ma tête sa ne s arrête jamais, comment faire pour vivre sans lui..
Nini
Mon compagnon s est suicidé il y aura 2a's le 15 mai cette année et je ne m en remets toujours pas. Les cauchemars la nuit ce vide autour de moi. Je n ai pas de réponse à ce geste et toute sa famille m a tourné le dos comme si c était de ma faute. Je n en peux plus . Comment refaire une vie normale après ça ? Nous nous aimions tellement fort. Mais rien ne pourra m apaiser sans savoir pourquoi il a fait ce geste. Était il malade ou autre il ne m a jamais rien dit et n y fait voir. Voulait il me protéger mais de quoi? Il me manque tellement je n y arrive pas à vivre et accepter sa mort . Surtout par suicide.
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Danou
Bonjour, Le deuil après un suicide est effectivement un deuil "particulier" notamment à cause du "pourquoi" qui tourne en rond dans nos têtes. Par rapport à mon expérience (mon mari s'est suicidé il y a 11 ans), je pense que j'ai pu commencer à avancer dans mon deuil à partir du moment où j'ai accepté de ne pas avoir de réponse à la question du "pourquoi" (ni aujourd'hui, ni jamais). Nous avions tout pour être heureux mais l'impensable est pourtant arrivé. Dans beaucoup d'ouvrages et de conférences, il est indiqué que ce qui pousse une personne à passer à l'acte à se suicider, n'est pas un manque d'amour, ni un événement en particulier mais une souffrance extrême, sur une longue durée (liée souvent au passé) (que les personnes cachent). Mettre fin à leurs jours est la seule solution qu'ils trouvent pour mettre fin à leurs souffrances. Ceci est difficilement acceptable pour l'entourage (surtout l'entourage proche), qui n'a rien vu venir. Je souhaitais vous conseiller un livre qui m'a aidé à surmonter ma culpabilité, ma colère et ma tristesse. Il s'agit de "Après le suicide d'un proche" de Christophe Fauré. Aussi, n'hésitez pas à participer à des groupes d'échanges et de soutien pour les personnes en deuil après un suicide : ce sont des lieux où on peut parler du suicide d'un proche, sans jugement et en étant compris puisque les personnes qui sont là vivent ce deuil. Et surtout ayez confiance en vous !