Voir ou non le corps
Il est important de conserver sa liberté, de ne pas se faire imposer, par les gendarmes ou le personnel médical, la décision de voir ou de ne pas voir le corps. Dans ces moments où les émotions sont portées à leur paroxysme, cette décision n’est pas facile à prendre. Certaines personnes qui ont été protégées d’elles-mêmes par les représentants de la Loi (« N’allez pas le voir, cela vous fera du mal »), portent en elles, depuis, le regret de les avoir écoutés. Par la suite, il leur paraît qu’elles auraient été aidées à intégrer cette perte si seulement elles avaient pu constater la mort.
D’autres regrettent d’avoir choisi de voir car elles disent ne pouvoir oublier cette dernière image traumatisante de leur aimé(e). Elles auraient préféré conserver le souvenir d’un corps et d’un visage intacts.
L’alternative serait la suivante :
« Affronter aujourd’hui la réalité de cette mort et recevoir des réponses à travers cette confrontation ou préserver le souvenir de l’être vivant qu’aucune nouvelle image ne viendra abimer ».